Ville de Carhaix

Patrimoine

Visite guidée du centre historique

Découvrez l’histoire de Carhaix au travers des richesses de son patrimoine et des témoignages de son architecture.

1 Le pont de petit Carhaix

Situé sur la route de Morlaix, ce pont sur l’Hyères, lien entre les communes de Plounévézel et de Carhaix, date probablement du XVIIIe siècle. Le seigneur du Tymeur en Poullaouen y percevait des droits. A l’entrée, côté Plounévézel, le pont s’écarte pour permettre le passage de deux charrettes. Petit-Carhaix, alors appelé Trouglevian, était un quartier d’artisans (tanneurs, cordiers…). Le tannage est une opération délicate qui consiste à transformer les peaux de bovins en cuir. Graisses, chairs et poils sont tout d’abord enlevés. Les peaux sont ensuite empilées dans des cuves pendant cinq à huit mois. Entre chacune est étalée une couche d’écorce de chêne réduite en poudre (le tan) qui a la vertu d’arrêter le pourrissement des cuirs. Les peaux sont ensuite mises au séchoir, battues et brossées. Polluantes, nauséabondes et localisées auprès des cours d’eau, les tanneries se retrouvaient loin des agglomérations.

2 Eglise paroissiale, ancienne collégiale Saint-Trémeur

Vers 1370, la collégiale Saint-Trémeur s'élève à l'emplacement d'un prieuré bénédictin fondé au XIIe siècle. Il est durement éprouvé par la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364). Une collégiale est le siège d'un groupe de chanoines. Membres du clergé, ils sont, comme les prêtres, au service des laïcs et vivent comme les moines, selon une règle commune. Un clocher-porche est apposé vers 1530 sur la façade occidentale de la collégiale. Son portail d'entrée et la baie de la tribune sont surmontés d'un arc en accolade de style gothique flamboyant. Sa partie haute est par contre influencée par l'art renaissant (motifs faits de losanges et de cercles alternés). On retrouve ce décor de transition, caractéristique des édifices guingampais de l'époque, sur le clocher de Plouguer. Une flèche en granit, foudroyée en 1575, surmontait la tour de Saint-Trémeur. L'ensemble atteignait 75 mètres de haut. Au début des années 1880, les autres parties de l'église sont reconstruites dans un style néogothique sur les plans de l'architecte diocésain Le Guerranic, originaire de Saint-Brieuc.

Clocher-porche classé Monument Historique en 1921.

3 Eglise Saint-Pierre de PLOUGUER

C'est au VIe siècle, sur un territoire plus étendu que le Carhaix antique (Vorgium), qu'est fondée la paroisse de Plouguer. Aux XVIe et XVIIe siècles, on parle de Plou-ker-Karahes : la paroisse de la ville de Carhaix. A la Révolution française, Carhaix et Plouguer deviennent deux paroisses indépendantes. Se mettent aussi en place les communes de Carhaix et de Plouguer qui ne fusionneront qu'en 1957.

L'église de Plouguer est d'origine romane. A l'intérieur, la partie occidentale de la nef possède encore de belles arcades outrepassées datées du XIe siècle. L'édifice est ensuite plusieurs fois remanié. Dans la première moitié du XVIe siècle, comme à Saint-Trémeur, est édifié un clocher-porche. Son décor de transition, inspiré du style guingampais, mêle à la fois le gothique flamboyant (arcs en accolade) et l'influence renaissante (frises de losanges et de cercles sculptés). Le porche méridional de style flamboyant, doté d'une arcade très particulière en fer à cheval, a vraisemblablement été remonté au XVIIIe siècle. La nef romane est prolongée par des travées gothiques au XVIe siècle. A l'est, la sacristie est reconstruite en 1514 et le chevet est remanié à trois pans en 1746.

Classée Monument Historique en 1914.

4 Le Manoir de Kerniguez

Le seigneur de Kerneguez était, du XVe au XVIIIe siècle, vassal de celui du Tymeur en Poullaouen. La famille s’allia par mariage aux du Perrier vers 1560, aux Olymant vers 1585 et aux des Cognets vers 1760.
La majeure partie de la façade du logis de Kerniguez, bien que remaniée par la suite, date de la première moitié du XVIIIe siècle. Un corps de bâtiment du XVIe siècle, plus étroit, est situé sur le flanc ouest.
C'est le témoignage le plus visible d’un ancien manoir, en place bien avant les guerres de la Ligue (1590 - 1598). Ces dernières n’épargnèrent pas le domaine des Olymant de Kerneguez qui fut alors mis à sac.
Le bâtiment du XVIe siècle comporte, à l’étage, un exemple tardif de salle d’apparat avec cheminée placée directement sous la charpente (vers 1560). Elle s’ouvre sur l’extérieur par une lucarne au décor d’inspiration renaissance (losanges et cercles alternés, coquille…). Le manoir est une propriété privée.

5 La maison du Sénéchal

Cette maison d'angle est édifiée dans le deuxième tiers du XVIe siècle et restaurée en 1606. Son emplacement privilégié, au carrefour de deux axes majeurs de la ville et la richesse de son décor lui donnent l'allure d'une maison de notable. Elle est considérée comme la demeure du sénéchal, officier de justice du roi. En 1565, le pouvoir de ce magistrat de la cour royale de Carhaix s'étendait sur une soixantaine de paroisses alentour. Côté pignon, les deux étages carrés de la maison sont en pan-de-bois couvert d'ardoises. Les motifs géométriques du rez-de-chaussée, rue Auguste Brizeux et de la façade, rue Félix Faure, en particulier les losanges, de style renaissant, rappellent ceux des clochers de la collégiale Saint-Trémeur et de l'église de Plouguer.

Classée Monument Historique en 1922 (rue Auguste Brizeux) et 1976 (rue Félix Faure).

6 Le pont de Moulin-Meur

Datant probablement du XVIIIe siècle, enjambant l'Hyères sur l'ancienne voie romaine reliant Carhaix-Vorgium à l'Aber Wrac'h, le pont de Moulin-Meur reprend les dispositions des ponts du canton : trois arches (l'arche centrale est détruite) d'un petit appareil irrégulier de schiste.

Le marquis du Tymeur, puissant seigneur de Poullaouen, y percevait un droit de péage.

7 La place de la mairie

A l'époque médiévale, cette place abritait les halles en bois de la ville. Les produits les plus fragiles, comme les textiles, étaient ainsi mis à l'abri des intempéries et les marchands qui n'y trouvaient pas d'étals installaient leur boutique au plus près. Des prisons et une salle de justice leur sont accolées à la fin du Moyen Age. En état de délabrement, les halles médiévales sont détruites à la fin du XIXe siècle et de nouvelles, plus au goût du jour, sont construites place au charbon (à l'est de l'église Saint-Trémeur). La place accueille aussi au début du XVIIe siècle le siège de la maîtrise des eaux et forêts de Cornouaille. En 1544, François Ier créa dix sièges de maîtrises en Bretagne pour la gestion des forêts du domaine royal, des droits de pêche et de la navigation fluviale. Le bâtiment de style Louis XIII est édifié sur la place des menues denrées, pratiquement face aux halles. Il possède une porte cochère qui permet d'accéder à cheval dans l'arrière-cour. La mairie actuelle, dont la façade date des années 1890, est établie approximativement sur l'emplacement des prisons et de l'auditoire.

8 Le couvent des augustins

En 1372, Eon II de Quélen fonde un couvent d'Augustins dans l'enceinte de Carhaix. Les travaux sont achevés en 1416.
En échange, le prieur et les religieux de cet ordre mendiant s'engagent à célébrer à perpétuité un service anniversaire pour le repos de l'âme de leur bienfaiteur.
Un acte officiel de 1726 décrit le couvent comme possédant chapelle, maison conventuelle, de nombreuses dépendances, cloître et jardins auxquels il faut encore ajouter plusieurs maisons en ville. Pourtant, seuls trois moines y résident quand le district prend possession des bâtiments en 1791.

Le cloître est vendu au Cloisters Museum de New York en 1930. La chapelle abrite, jusque dans les années 1940-1950, des logements vétustes lui valant le surnom peu flatteur de « cour des miracles ». Il n'en reste aujourd'hui que quelques grandes arcades et ce portail (propriété privée).

9 Le couvent des carmes

La façade d'une ancienne chapelle : témoignage discret de la présence à Carhaix, sous l'Ancien Régime, d'une communauté de Carmes déchaussés. En 1644, l'ordre des Carmes fonde le couvent de Saint-Sauveur en Saint-Hernin. En 1658, les religieux s'installent à Carhaix et grâce au soutien de Jeanne Guynement de Trévigny, construisent un couvent, achevé en 1697.

Contrairement aux Augustins, ordre connu pour sa richesse, les Carmes ont fait vœu de pauvreté : en signe d'austérité, ils ne portent pas de chaussures, d'où leur nom. Bien que peu nombreux - cinq en 1687 - les moines consacrent leur temps à la prière et à l'éducation religieuse des enfants de la ville, mais aussi aux pauvres : leur chapelle leur est toujours ouverte.

Refusant d'abandonner la vie monastique, les moines sont expulsés en 1790 et leurs bâtiments réquisitionnés puis progressivement réaménagés - ils accueillent, entre autres, l'école des garçons et la caserne des pompiers - ou détruits. Il ne subsiste aujourd'hui que la façade de l'ancienne chapelle où sont installés les services de l'urbanisme de la ville.


10 Le couvent des hospitalieres

La chapelle Notre-Dame des Grâces, bien que désaffectée, est la dernière trace de la présence à Carhaix, pendant plusieurs siècles, de religieuses hospitalières.
Fondée en 1663 par Anne du Chastel de Kerlec'h, la communauté est d'abord chargée de la gestion de l'hôpital Sainte-Anne avant la construction d'un nouvel établissement achevé en 1698.
En vertu de leur vœu de servir les pauvres et grâce à de nombreux dons, les religieuses accueillent, en plus des malades, les indigents et les vagabonds du pays. Le couvent sert aussi d'hôpital militaire.
Contre la volonté des habitants, les religieuses sont expulsées le 13 avril 1792. Elles retrouvent en 1811 des locaux bien endommagés pour avoir servi de prison sous la Terreur. Un incendie le 10 septembre 1875 achève presque entièrement de ruiner des bâtiments abandonnés vers 1920. La chapelle est aujourd'hui propriété privée.

11 La réserve archéologique

Le site des fouilles archéologiques de la cité gallo-romaine de Vorgium (rue du Dr Menguy) se situe au sud-ouest du centre-ville à l'emplacement des anciens établissements Le Manac'h. Cette réserve a été mise en place à la suite d'une série de sondages réalisée dans le cadre d'un projet de centre culturel. La densité et la qualité des vestiges mis en lumière ont entraîné le déplacement du projet et la conservation des découvertes. Le Conseil Général du Finistère, dorénavant propriétaire des terrains, est maître d'ouvrage de la fouille archéologique qui s'y déroule depuis l'an 2000. L 'Etat, la Région et la Municipalité de Carhaix-Plouguer apportent leur soutien à cette opération confiée à l'INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives). L'ensemble de l'étude est placé sous le contrôle scientifique du Conservateur Régional de l'Archéologie de Bretagne.

Ce site exceptionnel est désormais valorisé au sein du Centre d'interprétation archéologique virtuel Vorgium. Une visite du jardin archéologique vous est proposée avec réalité augmentée au moyen d'une tablette numérique. 

>>> Toutes les informations pratiques sur le site Internet de Vorgium


12 La place de la Tour d'Auvergne

Cette place ancienne, jouxtant les douves du château, a pu être un lieu de commerce ou de foire dès l'époque médiévale. Elle est aménagée en 1760 dans le style des places royales et devient la place du Champ-de-bataille. Un enclos central, bâti en partie en pierres de réemploi, délimite l'espace où se déroulent les exercices militaires. En 1841, une statue en bronze, exécutée par Charles Marochetti, est dressée au centre de la place en mémoire de Théophile-Malo Corret de La Tour d'Auvergne (Carhaix, 1743 - Oberhausen, 1800). Erudit, féru d'histoire et d'archéologie, cet officier carhaisien reçut de Bonaparte le titre de Premier Grenadier des armées de la République pour avoir repris du service à 54 ans afin de remplacer au combat le fils d'un ami. A l'est de la place se trouve l'ancien couvent des Hospitalières.

13 La Chapelle Ste Anne

Chambellan du duc de Bretagne François II (1458-1488) puis capitaine de la duchesse Anne , Maurice du Méné participe au saccage de la ville de Pontoise. En pénitence de ses péchés, pour gagner sa place au paradis, il fonde en 1478 le premier hôpital de Carhaix. La chapelle Sainte-Anne , entièrement reconstruite dans un style néogothique au XIXe siècle, est le dernier vestige de cette « maison des pauvres » bâtie dans l'une des rues principales de la cité médiévale, la rue du Pavé (actuelle rue Brizeux). L'hôpital fut géré par les Hospitalières dès leur arrivée au XVIIe siècle avant d'être transféré au sein de leur couvent sur l'actuelle place de La Tour d'Auvergne.

La chapelle, propriété municipale, abrite aujourd'hui des statues en bois polychromes : un Christ en croix (XVIIe siècle), une Vierge à l'Enfant et une statue de sainte Catherine d'Alexandrie (XVIe siècle) provenant de la chapelle Sainte-Catherine de Plounévézel ainsi qu'un saint Antoine ermite, à l'origine posé dans la chapelle de la Salette aujourd'hui ruinée.

14 Le Château de Kerampuilh

Installé auprès des vestiges d'un édifice habité au XVIe siècle par le procureur à la Cour de Carhaix et par Gilles de Kerampuilh, chanoine de la collégiale Saint-Trémeur , le château actuel fut construit sur le modèle des demeures « parlementaires » bretonnes en 1760 par Charles Robert, comte de Kerampuilh, conseiller au Parlement de Bretagne. Le château reste propriété de la famille de Kerampuilh jusqu'à la Révolution et sa vente comme bien national. Sous la Restauration, (1814-1830), il est rendu à la famille qui le cède en 1939 sous réserve qu'il serve d'hospice. Le château devient propriété municipale en 1999. Les communs, qui comprennent une grange à calèches, des écuries et un logement pour le cocher, furent construits en même temps que le château.

La chapelle, édifiée sur les fondations d'un oratoire plus ancien en 1840, abrite, outre des statues de Charles Borromée, auquel l'édifice est dédié, et de sainte Agathe, un maître-autel surmonté d'un baldaquin provenant de la chapelle des Ursulines à Carhaix.


Inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1965 (façade et toitures).


15 Le Château Rouge

Intriguant par sa façade en briques, le Château Rouge est commandé, au tout début du XXe siècle, par Constant Lancien (Callac, 1837 - Carhaix, 1903) à l'architecte diocésain Le Guerranic de Saint-Brieuc. Le notaire carhaisien aurait fait construire cette imposante demeure pour plaire à son épouse. Il ne vit pas hélas la fin du chantier. Un de ses sept enfants, Fernand, joua un rôle notable pour la ville : il fut maire pendant 38 ans, député, sénateur et président du conseil général. En plus du château, le domaine abrite un parc, des écuries et une maison en bordure de la rue principale.

Au cours de la seconde guerre mondiale, des résistants sont détenus et torturés dans les caves du château. Racheté par la mairie en 1956, le Kastell Ruz sert d'hôtel des impôts avant que la bibliothèque municipale et l'école de musique n'investissent les lieux.


16 L'aqueduc gallo-romain de Vorgium

Particularité de l'aqueduc dans la ville : un pont d'environ 900m de long et 13m de hauteur aurait été construit afin de franchir la dépression située entre l'actuelle gare et le plateau du centre-ville. Ce tronçon d'aqueduc aérien alimentait un château d'eau situé à proximité de l'arrivée d'eau signalée à la station 11 (voir brochure). Acheminée ensuite par des conduites secondaires, cette eau apportait le confort en alimentant les thermes, bassins, puits et fontaines publiques. Elle assurait également la salubrité par un réseau d'égouts qu'elle assainissait. Originalité du parcours, le vestige situé à la station 10 et protégé par un coffre en ciment a conservé son état d'origine. Autre intérêt du circuit, la conduite reconstituée à la station 9 explique la construction de l'aqueduc.

Téléchargez la brochure "les circuits de l'aqueduc"

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